Et est considéré comme exemple du style de maniérisme. Dans le cadre des travaux sur les chapelles de la famille Médicis, une maison familiale dans laquelle le jeune Michel-Ange a résidé jusqu'à ses 17 ans. L'Aurore est l'une des trois statues qui ornent la tombe de Laurent II de Médicis, duc d'Urbin, un membre relativement "mineur" de la famille dont le principal titre de gloire est qu'il était le père de Catherine de Médicis, future reine de France. La figure de l'aube est la figure inférieure droite d'une composition de trois figures qui créent ensemble l'ascèse d'un triangle parfait qui contribue au sens allégorique de la sculpture. En tant que l'une des œuvres ultérieures de Michel-Ange, la sculpture Dawn et le complexe funéraire de la chapelle des Médicis et du tombeau de Lorenzo, où réside la sculpture, est un monument aux compétences magistrales de Michel-Ange en architecture et en sculpture. L'artiste avait depuis longtemps l'ambition d'utiliser ces compétences dans le même cadre artistique et son travail dans la chapelle des Médicis a réalisé cette ambition.

La signification de l'aube dans le complexe funéraire

Comme toutes les oeuvres de Michel-Ange, la statue naît en plus d'un simple décor. La composition et l'ascèse de l'aube dans l'isolement et dans le contexte de la tombe de Lorenzo De Medici ont été soigneusement pensées et sont composées pour transmettre de multiples significations, sur lesquelles les érudits ont discuté et n'étaient pas d'accord, depuis la création des statues. Lorenzo était connu pour étudier l'occulte et sa tombe contient l'un des messages les plus importants concernant les principes de l'alchimie : le début et la fin de tout, le cercle de la vie. Michel-Ange lui-même a étudié l'alchimie dans sa jeunesse et ces messages sont représentés dans la tombe. Les statues, les allégories du Crépuscule et de l'Aube, et du Jour et de la Nuit, représentent le début et la fin. Le retour à un état androgyne qui remonte à la nuit des temps. Sur la base de la similitude frappante des images féminines dans la chapelle, il a été suggéré que dans la statue de l'Aube, qui par un beau matin est éclairée par des rayons directs du soleil, Michel-Ange avait représenté l'Immaculée Conception.

En effet, le visage de Dawn ne représente pas forcément un réveil difficile mais, au contraire, il peut afficher une langueur charnelle d'un désir assouvi. Cette notion découle de la théorie selon laquelle les trois statues féminines de la chapelle des Médicis reflétaient différentes images de la Vierge. L'expression sur le visage de l'aube et la posture allongée de la sculpture de Michel-Ange reflètent un symbolisme complexe de la vie humaine, où la « vie active » et la « vie contemplative » interagissent pour libérer l'âme après la mort, un concept philosophique étroitement lié à la propre spiritualité de Michel-Ange. Et celui qui rompt avec les repères stylistiques de la Renaissance et illustre le nouveau style de maniérisme (dérivé du mot italien « maniera » qui signifie style ou élégance se réfère à un style de peinture, de sculpture et d'architecture, qui a émergé à Rome et à Florence entre 1510 et 1520, dans les dernières années de la Haute Renaissance (le maniérisme agit comme un pont entre le style idéalisé de l'art de la Renaissance et la théâtralité dramatique du baroque).

Le triangle parfait que Dawn, Dusk et celui de Lorenzo. Non seulement exprime la perfection du corps contenu (Lorenzo le Magnifique), mais aussi celle de l'esprit manquant (Crépuscule) et de l'esprit libre (Aube). La nuit est l'allégorie de la gestation, le potentiel de l'être humain, qui prend vie le jour. L'Aurore (L'aube) est l'allégorie de la naissance, période de transition entre la gestation et la vie. Au-dessus, Lorenzo médite sur les secrets de l'âme. L'aube dans le cadre de la chapelle des Médicis est considérée comme l'une des plus grandes sculptures de Michel-Ange. C'était le point culminant du raffinement des compétences et des connaissances de l'artiste dans la représentation du mouvement, de la pensée et de la capacité d'exprimer des idées philosophiques complexes dans un marbre tridimensionnel.